• J'ai vu le film "Elle s'appelait Sarah" au cinéma récemment. Outre le jeu d'actrice de Kristin Scott Thomas qui, encore une fois, est exceptionnel, ce film pose de nombreuses questions et souligne des faits trop longtemps ignorés.

    Ce film retrace l'histoire d'une petite fille juive qui s'est retrouvée avec ses parents parquée au vel d'hiv puis déportée au camp de beaune-la-rollande. Cette petite fille poursuit seule sa route et son destin reste à jamais hanté par l'horreur de la séparation et la mort de son petit-frère qu'elle voulait protéger.

    Dans ce film on remarque que les nazis n'ont pas été seuls responsables des déportations de juifs pendant la seconde guerre mondiale. La police française a aussi joué son rôle dans l'arrestation des juifs, des homosexuels, des personnes déficientes, des communistes, des tziganes, des opposants (non politiques) au régime de vichy.

    Dans ce film on remarque aussi qu'il y avait des "bons" et des "mauvais" partout. Que tous les policiers français pendant la seconde guerre mondiale n'ont pas été des collaborationistes mais on peut aussi voir la cruauté des gens, leur manque de lucidité sur leur époque et peut être aussi leur refus de voir la barbarie en face. Car il y a certaines personnes que cela arrangeait, les saisies de meubles et les abandons de logement...

    Plus important encore, on constate combien le traumatisme a pu laisser de traces dans ceux et celles qui ont survécus à l'horreur. Que le nombre de mort, historiquement parlant, reste inexact et que l'on n'a jamais recensé le nombre de morts postumes. A savoir ceux et celles qui n'ont pas pu vivre avec. Vivre avec la culpabilité, le remord, l'incompréhension, les traumatismes, vivre avec la peur.

    Avec ce film on réalise qu'il n'y avait pas que des allemands qui étaient capables de suivre comme des moutons un dirigeant autocrate. On se rend compte qu'en France on n'était ni pire ni meilleur qu'eux.

    Et cela me rappelle une doctorante qui avait travaillé sur la seconde guerre mondiale pour sa thèse en histoire contemporaine. elle avait voulu faire une analyse franco-allemande. En allemagne on lui a ouvert toutes les archives. En france, on lui a refusé l'accès aux archives.

    Pourquoi ? parcequ'on arrive pas à admettre, historiquement, que la gestapo n'était pas la seule responsable des atrocités arbitraires perpétrées durant ce conflit. On arrive pas à montrer des photos en cours d'histoire qui ne soient pas trafiquées. On arrive pas à admettre que le gouvernement de Vichy, et en première ligne Pierre Laval ( qui était le véritable cerveau de ce gouvernement ) était une clique de collaborationistes qui passaient volontairment outre l'idéologie nazi pour collaborer par intérêts économiques. Un gouvernement qui avait profité du peu de lucidité de Reynaud qui n'avais pas écouté son ministre de guerre, un certain Charles De Gaulle, et avait voulu croire en une ligne maginot qui n'était qu'un rempart de papier.

    Parceque les français avaient applaudit les accords de Munich et que Daladier était un des seuls à comprendre que ces accords scellaient le destin de la guerre en Europe.

    Parceque tout simplement on a du mal à admettre qu'on a eu tord, qu'on s'est trompé, qu'on a fait de mauvais choix.

    Parcequ'on ne peut pas admettre que la France n'est pas un pays au dessus du lot mais un pays comme les autres, avec ses forces et ses faiblesses et qu'on refuse de travailler sur les forces et d'admettre les faiblesses.

    Et dans ce film, ce que j'ai trouvé frappant, c'était la parole d'une dame qui habitait en face du vel d'hiv et, quand les journalistes lui disent "vous n'avez rien fait ?", elle leur répond "vous vouliez que je fasse quoi, que j'appelle la police?". Cette phrase est frappante de vérité. Cette dame était petite fille au moment des faits et on peut imaginer le désarroi d'une petit fille face à cette situation et le fait qu'elle ait déjà compris que la police était complice veut bien dire que les français savaient et savent que la police française de l'époque avait ordre de collaborer. Le zéle a fait le reste...

     

     


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  • AccueilCe samedi 30 Octobre nous avons assisté à une conférence du Professeur Joyeux sur l'alimentation et le cancer organisée par Familles de France et la mairie de Peille.

    Cette Conférence était fort intéressante car nous avons pu envisager les différentes solutions qui existent en terme d'alimentation pour prévenir le cancer et d'autres maladies graves. les dangers que représentent les pesticides et les OGM et, par conséquent, l'importance de préserver une agriculture paysanne et de lutter pour la préservation des terres et pour en reconquérir.

    Le professeur joyeux nous a donc expliqué l'importance de la cuisson des aliments, le fait de les cuire vapeur et d'éviter les graisses de manière constante. Nous avons aussi appris que les fait de faire tremper les aliments dans l'eau les libére des pesticides. Il nous a rappelé, à juste titre, que les OGM et PGM étaient nocifs. Mais il a insisté sur quelque chose de fondamental : acheter bio c'est bien mais acheter des produits bio de la région c'est mieux dans le sens où nous sommes sûrs que les produits n'ont pas été décongelés et recongelés et que ça encourage le maintien de l'agriculture locale. Il a aussi souligné que les municipalités peuvent prendre des initiatives en soulignant l'exemple de Barjac, où toutes les cantines sont alimentés en bio local et que les agriculteurs se sont entraidés au lieu d'appliquer une politique punitive.

    Nous avons ensuite pu débattre sur les problèmes localement : vallées du paillon, nice, alpes maritimes, région PACA. La nécessité de rappeler que les terres agricoles sont menacés dans les alpes maritimes et qu'elles se font donc de plus en plus rares. La nécessité aussi de dire que, au quotidien, il est difficile de s'alimenter correctement à cause du manque de temps et du manque d'aliments sains. La nécessité de dire aussi que l'OIN de la plaine du var va encore réduire le nombre de terres agricoles saines et locales.


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    Ce jeudi soir, avec le comité de quartier du parc impérial, nous avons eu le plaisir d'assister à la lecture du livre « Romain Gary : promenade à Nice » par Carrine Marret, l'auteur, à la Cave Washington.

    Elle nous a donc présenté son livre et nous avons pu constater à quel point elle avait travaillé, en menant des recherches sur la vie de Romain Gary mais aussi en poussant son désir de rencontrer les gens qui avaient connu Romain Gary.

    Nous avons donc découvert un Romain Gary amoureux de la côte d'azur et amoureux de la vie niçoise. Il fréquentait la vie du quartier et apprivoisait à merveille sa ville d''adoption. Sa mère fréquentait le marché de la Buffa.

    Nous avons aussi découvert un Romain Gary résistant et engagé contre la dictature. Parti rejoindre De Gaulle pendant la guerre, il en restera marqué à jamais par son engagement et par la mort de sa mère auprès de laquelle il ne pouvait pas rester.

    Et un Romain Gary généreux en amitié, un Romain Gary qui manque à ceux et celles qui l'ont connu, un Romain Gary qui laisse comme un vide pour tous les gens qui ont suivi son parcours et ses idées...


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  • Il y a peu j'ai appris à connaître vraiment un couple niçois très sympathique, capable d'accueillir avec générosité, de vous mettre de bonne humeur avec des boutades et en même temps de parler avec convictions de sujets graves.

    Très récemment j'ai lu un livre écrit par un bourguignon tombé amoureux de Nice, puis d'une fabuleuse niçoise. un niçois qui a vécu des révoltes, qui a connu la vie avec toutes ses facettes, qui a souffert pour ses convictions et qui est passioné par son métier.

    Ce livre m'a ému car la manière dont les événements de la vie sont racontés avec simplicité et force donne envie de lire la suite et nous plonge littéralement dans un univers qui nous parait soudainement familier. Comme si ces récits se faisaient l'écho d'un message universel, l'écho d'un combat de tous les pays, de l'Australie à Nice en passant par la Bulgarie.

    Quand on voit la personnalité des deux personnes de ce couple, on se rend compte que la foi en ses idées peut soulever des montagnes et que l'amour d'une ville donne une grande force dans le combat.

    Avec ce livre, on réalise avant tout que la foi en ses idées doit toujours rester forte et pérenne, que ce soit contre le bétonnage d'un terrain de sport, contre la barbarie des organisations secrètes, contre le massacre d'innocents ou tout simplement, pour continuer à exister...

    Je vous laisse deviner de qui je parle mais le livre finit par un vieux grec qui ne manque pas de sagesse dans ses propos.

    A eux deux....


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    Cela n'aura échappé à personne, les manifestations se multiplient dans des délais rapprochés, les annonce de grève ou de blocage voient le jour dans plusieurs grandes villes. Des collectifs se sont créés comme le collectif pour les retraites et le collectif jeunes pour les retraites. Des rassemblement d'associatifs arrivent à lancer un appel à une manifestation réussie comme celle du 4 septembre.

    Mais au-delà des réformes, il s'agit à l'heure actuelle de dire NON à un gouvernement qui affiche clairement une politique d'extrême-droite, à un gouvernement qui fait de la France un pays stigmatisé dans le monde et pointé du doigt comme étant xénophobe voire fasciste.

    Les écarts entre les classes sociales ne cessent de se creuser : on offre des cadeaux aux "riches" pour les rendre plus riches et on continue à ponctionner les classes moyennes et les personnes vivant sous le seuil de pauvreté. Le gouvernement a offert une réforme pour les "riches" : le bouclier fiscal et c'est ce même gouvernement qui se rend compte actuellement que cette même réforme coûte trop cher à l'État français. Mais ce gouvernement sanctionne les salariés en pondant une réforme des retraites qui, on le lit dans tous les chapitres, complique encore le processus de versement des pensions de retraite et rajoute des étapes à la prise en compte de la pénibilité. La pénibilité n'est nullement prise en compte dans cette réforme. Quand on lit le texte de loi, on voit clairement que pour une juste prise en compte de la pénibilité, cela nécessite l'avis du médecin du travail ( quand on sait que cette profession tombe en désuétude) puis l'avis de l'inspecteur de la médecine du travail, puis le passage par x commission, validée par le chef d'entreprise. Et il est écrit dans le texte que, pour que la pénibilité soit prise en compte au maximum, il faut que le mal cause des dommages irréversibles. On pourra donc se réjouir d'être handicapé au travail car cela assurera une retraite avant 62 ans.

     

    Mais les aspects négatifs de cette réforme ne s'arrêtent pas là. Le système tel qu'il est construit depuis 30 ans au moins, a permis d'aboutir à cette réforme telle qu'elle est. La mise en place des concours pour l'accès à l'emploi au sortir de l'université n'a fait que retarder l'entrée des jeunes dans le monde du travail. De plus, ces jeunes qui arrivent non seulement tard sur le marché de l'emploi (enfin de l'emploi « stable ») coûtent trop cher aux employeurs qui préfèrent largement payer au lance-pierre des jeunes ayant un BTS au mieux (pour ces jeunes eu égard au salaire) voire un CAP, un BEP ou un Bac pro. Les jeunes qui ont fait des études universitaires passent donc leur vie active dans la précarité, et doivent attendre 67 ans pour avoir la retraite à taux plein ( et encore selon de perspectives optimistes). Alors que les jeunes qui ont fait peu d'études rentrent tôt dans le monde du travail, gagne moyennement leur vie mais peuvent espérer partir en retraite, à coup sûr à 65 ans à taux plein.

    Cependant, la réforme des retraites, pour tous les jeunes, ne prend pas en compte l'aspect de l'emploi et les fluctuations liées au monde du travail. En effet, à l'heure actuelle, un jeune passe plus de temps à enchaîner les CDD s'il a de la chance, ou se contenter de contrats vacataires, intermittents ou de l'intérim. A ce rythme-là les annuités se sont pas prêtes d'être comptabilisées pour une bonne retraite à taux plein.

     

    Le refus de cette réforme est ainsi révélateur d'un refus du monde du travail tel qu'il est conçu, un monde qui n'assure pas le plein emploi, qui ne comporte pas de grilles salariales correctes, qui pénalise les plus diplômés et favorise les carrières économiques.

     

    Ce n'est donc pas en réalité une reforme des retraites qu'il faut mais une réforme de l'emploi et du travail. En effet, il ne serre à rien de poser des fruits mûrs sur un arbre pourri. Promettre une réforme pareille est complétement illusoire. Promettre que « la prospérité est au coin de la rue », c'est promettre que le coin se transforme en mur d'impasse.

     

    Car le monde de l'emploi souffre d'un malaise évident. Un malaise qui touche toute les catégories socio-professionnelles : le mal du travail. Harcèlements de toutes sortes, stress, pression morale qui mène à la perte de l'emploi voire au suicide. Ce mal est une réalité qui touche des milliers de salariés actuellement et qui pousse les salariés à envisager la retraite comme une délivrance, la fin d'une souffrance intenable. Et c'est la raison pour laquelle le départ de l'âge à la retraite devient une clause fondamentale de la réforme des retraites. Il faut dire que l'ambiance au travail a sacrément changé ces 30 dernières années. Avant les employés avaient le sentiment d'être considérés au sein de leur entreprise, ils avaient un amour du travail et le sens du travail en équipe dépassant les frontières hiérarchiques. Ils appréhendaient plus la retraite qu'ils ne la vivaient comme une délivrance. Les consortiums de multinationales et la place majeur qu'ont progressivement occupés les marchés financiers n'ont fait que détériorés l'ambiance dans le monde du travail. Et cela au détriment de la qualité. Il s'agit avant tout désormais d'assurer du rendement, d'améliorer les performances. Nous vivons ainsi dans une société qui encourage la déshumanisation et favorise la création d'abattoirs des consciences à échelle internationale. Car tout cela n'est que l'aboutissement d'un processus européen. Ce même processus qui a engendré les réformes de l'université au profit des gros industriels.

     

    C'est cette Europe que certains de Mai 68 refusait en annonçant les dérives à venir alors que le pouvoir se moquait d'eux. C'est ce Monde que des grands penseurs comme Allende, Gandhi refusaient. Et cela se ressent dans les cortèges qui défilent depuis septembre de cette année. On entend des slogans qui rappelle les heures glorieuses de l'histoire, comme si Violetta Parra se mêlait à nous le temps d'un cortège « el pueblo unido jamas sera vencido ».

     

    Comme un vent de révolte...

    Comme un vent de luttes sociales...


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