• Comme un vent de luttes sociales ...

     

    Cela n'aura échappé à personne, les manifestations se multiplient dans des délais rapprochés, les annonce de grève ou de blocage voient le jour dans plusieurs grandes villes. Des collectifs se sont créés comme le collectif pour les retraites et le collectif jeunes pour les retraites. Des rassemblement d'associatifs arrivent à lancer un appel à une manifestation réussie comme celle du 4 septembre.

    Mais au-delà des réformes, il s'agit à l'heure actuelle de dire NON à un gouvernement qui affiche clairement une politique d'extrême-droite, à un gouvernement qui fait de la France un pays stigmatisé dans le monde et pointé du doigt comme étant xénophobe voire fasciste.

    Les écarts entre les classes sociales ne cessent de se creuser : on offre des cadeaux aux "riches" pour les rendre plus riches et on continue à ponctionner les classes moyennes et les personnes vivant sous le seuil de pauvreté. Le gouvernement a offert une réforme pour les "riches" : le bouclier fiscal et c'est ce même gouvernement qui se rend compte actuellement que cette même réforme coûte trop cher à l'État français. Mais ce gouvernement sanctionne les salariés en pondant une réforme des retraites qui, on le lit dans tous les chapitres, complique encore le processus de versement des pensions de retraite et rajoute des étapes à la prise en compte de la pénibilité. La pénibilité n'est nullement prise en compte dans cette réforme. Quand on lit le texte de loi, on voit clairement que pour une juste prise en compte de la pénibilité, cela nécessite l'avis du médecin du travail ( quand on sait que cette profession tombe en désuétude) puis l'avis de l'inspecteur de la médecine du travail, puis le passage par x commission, validée par le chef d'entreprise. Et il est écrit dans le texte que, pour que la pénibilité soit prise en compte au maximum, il faut que le mal cause des dommages irréversibles. On pourra donc se réjouir d'être handicapé au travail car cela assurera une retraite avant 62 ans.

     

    Mais les aspects négatifs de cette réforme ne s'arrêtent pas là. Le système tel qu'il est construit depuis 30 ans au moins, a permis d'aboutir à cette réforme telle qu'elle est. La mise en place des concours pour l'accès à l'emploi au sortir de l'université n'a fait que retarder l'entrée des jeunes dans le monde du travail. De plus, ces jeunes qui arrivent non seulement tard sur le marché de l'emploi (enfin de l'emploi « stable ») coûtent trop cher aux employeurs qui préfèrent largement payer au lance-pierre des jeunes ayant un BTS au mieux (pour ces jeunes eu égard au salaire) voire un CAP, un BEP ou un Bac pro. Les jeunes qui ont fait des études universitaires passent donc leur vie active dans la précarité, et doivent attendre 67 ans pour avoir la retraite à taux plein ( et encore selon de perspectives optimistes). Alors que les jeunes qui ont fait peu d'études rentrent tôt dans le monde du travail, gagne moyennement leur vie mais peuvent espérer partir en retraite, à coup sûr à 65 ans à taux plein.

    Cependant, la réforme des retraites, pour tous les jeunes, ne prend pas en compte l'aspect de l'emploi et les fluctuations liées au monde du travail. En effet, à l'heure actuelle, un jeune passe plus de temps à enchaîner les CDD s'il a de la chance, ou se contenter de contrats vacataires, intermittents ou de l'intérim. A ce rythme-là les annuités se sont pas prêtes d'être comptabilisées pour une bonne retraite à taux plein.

     

    Le refus de cette réforme est ainsi révélateur d'un refus du monde du travail tel qu'il est conçu, un monde qui n'assure pas le plein emploi, qui ne comporte pas de grilles salariales correctes, qui pénalise les plus diplômés et favorise les carrières économiques.

     

    Ce n'est donc pas en réalité une reforme des retraites qu'il faut mais une réforme de l'emploi et du travail. En effet, il ne serre à rien de poser des fruits mûrs sur un arbre pourri. Promettre une réforme pareille est complétement illusoire. Promettre que « la prospérité est au coin de la rue », c'est promettre que le coin se transforme en mur d'impasse.

     

    Car le monde de l'emploi souffre d'un malaise évident. Un malaise qui touche toute les catégories socio-professionnelles : le mal du travail. Harcèlements de toutes sortes, stress, pression morale qui mène à la perte de l'emploi voire au suicide. Ce mal est une réalité qui touche des milliers de salariés actuellement et qui pousse les salariés à envisager la retraite comme une délivrance, la fin d'une souffrance intenable. Et c'est la raison pour laquelle le départ de l'âge à la retraite devient une clause fondamentale de la réforme des retraites. Il faut dire que l'ambiance au travail a sacrément changé ces 30 dernières années. Avant les employés avaient le sentiment d'être considérés au sein de leur entreprise, ils avaient un amour du travail et le sens du travail en équipe dépassant les frontières hiérarchiques. Ils appréhendaient plus la retraite qu'ils ne la vivaient comme une délivrance. Les consortiums de multinationales et la place majeur qu'ont progressivement occupés les marchés financiers n'ont fait que détériorés l'ambiance dans le monde du travail. Et cela au détriment de la qualité. Il s'agit avant tout désormais d'assurer du rendement, d'améliorer les performances. Nous vivons ainsi dans une société qui encourage la déshumanisation et favorise la création d'abattoirs des consciences à échelle internationale. Car tout cela n'est que l'aboutissement d'un processus européen. Ce même processus qui a engendré les réformes de l'université au profit des gros industriels.

     

    C'est cette Europe que certains de Mai 68 refusait en annonçant les dérives à venir alors que le pouvoir se moquait d'eux. C'est ce Monde que des grands penseurs comme Allende, Gandhi refusaient. Et cela se ressent dans les cortèges qui défilent depuis septembre de cette année. On entend des slogans qui rappelle les heures glorieuses de l'histoire, comme si Violetta Parra se mêlait à nous le temps d'un cortège « el pueblo unido jamas sera vencido ».

     

    Comme un vent de révolte...

    Comme un vent de luttes sociales...


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